Un appel à l’action pour mettre fin à la traite des personnes : comment la collaboration peut conduire à des solutions

Dans le cadre de la semaine annuelle des victimes et des survivants de la criminalité, le Toronto Counter Human Trafficking Network a organisé le 17 mai un forum hybride visant à sensibiliser et à s’attaquer aux causes profondes du problème de la traite des personness, qui ne cesse de croître au Canada.

Le forum a permis d’identifier le problème en question, en discutant des réalités de la traite des êtres humains au Canada tout en examinant les systèmes en place qui facilitent la traite des ressortissants étrangers à des fins de travail forcé. Les intervenants ont également abordé les lacunes des services d’aide aux victimes et aux survivants afin de trouver des solutions pour renforcer la collaboration entre les secteurs.

Le forum a donné lieu à une discussion en panel avec des experts d’organisations d’aide aux victimes, des défenseurs et des chercheurs, ainsi que des personnes ayant une expérience vécue de la traite des êtres humains au Canada. Les sujets abordés comprenaient la sensibilisation aux tendances actuelles de la traite des êtres humains impliquant de grands groupes de ressortissants étrangers recrutés pour travailler au Canada, l’utilisation de l’exploitation du logement comme moyen de contrôle, l’identification des causes profondes des tendances émergentes par l’examen des politiques, et l’élaboration de recommandations pour favoriser la collaboration en vue de trouver des solutions.

Nous sommes convaincus que la collaboration entre les prestataires de services, le gouvernement, les forces de l’ordre et les personnes directement touchées par la traite des êtres humains nous permettra de mieux répondre à la traite des êtres humains et, dans l’idéal, de la prévenir.

Intervenants :

Selene Mateos Solis (survivante de la traite des personnes) : Selene Mateos Solis (elle/ils) est une survivante de la traite des personnes en Ontario. Elle est titulaire d’une licence en technologie environnementale de l’UT Tabasco au Mexique. Elle a pris la parole lors d’événements organisés par le FCJ Refugee Centre, le Centre canadien pour les victimes de la torture et l’Église mennonite unie de Toronto. Leur expérience leur a donné envie de s’impliquer dans la communauté. Elle est actuellement bénévoles pour le programme pour les nouveaux arrivants “Among Friends” au 519 à Toronto. Selene estime que l’éducation, la sensibilisation et la défense de ce sujet sont cruciales. Elle s’attache particulièrement à faire prendre conscience de l’impact personnel que peut avoir sur un individu l’expérience de la traite des êtres humains à des fins de travail.

Connie Stevens : Connie Stevens est une infirmière examinatrice spécialisée dans les agressions sexuelles qui travaille dans le domaine de la santé sexuelle depuis plus de 35 ans. Connie a obtenu son doctorat à l’université de Liverpool et enseigne dans un collège de la région du Grand Toronto. Forte de son expérience dans ces deux domaines, Connie a mené des recherches sur une acclimatation plus sûre pour les étudiantes internationales punjabi. L’étude de l’expérience des étudiantes a mis en évidence le trafic sexuel et le trafic de main-d’œuvre. Les étudiantes craignent les représailles de la communauté et des services d’immigration si elles racontent leur histoire. Connie souhaite reconnaître les contributions des étudiantes et l’autorisation qu’elle a reçue d’agir en tant qu’alliée et de défendre leurs intérêts. Connie partagera les résultats de ses recherches et proposera certaines des résolutions suggérées par les étudiants.

Nadia Nadeem (avocate salariée en droit de l’immigration – Neighbourhood Legal Services) : Nadia est avocate salariée (immigration) à Neighbourhood Legal Services. Elle est titulaire d’un baccalauréat ès arts avec spécialisation en psychologie, neuroscience et comportement de l’Université McMaster. Avant d’entreprendre des études de droit, Nadia a travaillé dans un programme de santé mentale et de toxicomanie dans un grand hôpital de la ville, où elle a apporté son soutien à des personnes et à leurs familles. Nadia est profondément attachée à la justice sociale et à la défense des droits, en particulier au nom des groupes vulnérables et marginalisés. Pendant ses études de droit, Nadia a acquis une expérience clinique en travaillant dans des cliniques juridiques communautaires à Hamilton et à Windsor. Elle est passionnée par le travail juridique communautaire dans le contexte du droit de l’immigration et des réfugiés, et est actuellement coprésidente du Groupe de travail inter-clinique sur l’immigration (ICIWG).

Ezat Mossallanejad (analyste politique au Centre canadien pour les victimes de la torture) : Ezat est titulaire d’un doctorat de l’université de Poona, en Inde, et a travaillé comme coordinateur du Service jésuite des réfugiés-Canada. Ezat a été membre fondateur du Centre canadien pour la justice internationale (CCJI), président du conseil d’administration de Culturelink et membre du conseil d’administration du Comité inter-églises pour les réfugiés (ICCR). Actuellement, Ezat travaille à plein temps comme conseiller en établissement et analyste politique au Centre canadien pour les victimes de la torture (CCVT). Ezat a également travaillé au sein du comité de rédaction de Refugee Update. Ezat a publié six livres et plus de 150 articles en farsi, ainsi que trois livres et environ 45 articles en anglais. Il a travaillé avec plusieurs organes des Nations unies dans le domaine de la protection des réfugiés et de l’éradication de la torture. Dans le cadre de sa mission de protection des réfugiés et des survivants de la torture, il s’est rendu dans différents pays, notamment aux États-Unis, au Mexique, au Rwanda, en Suisse, en Autriche, en Australie, au Nigeria, en Ouganda, en Thaïlande, en Inde et à Chypre. Son livre Torture in the Age of Fear a été publié en septembre 2005. En 2012, il a publié Religions and the Cruel Return of Gods. En 2014, il a publié un ouvrage intitulé Crimes et châtiments dans l’islam. Son livre Le silence de la fée a été publié en 2018. Il est également le fondateur des éditions Zagros.

James McLean (directeur de la recherche et des politiques – Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes) : James McLean est actuellement directeur de la recherche et des politiques au Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes. À ce titre, il lance une série de projets de recherche originaux, dont l’un porte sur la manière dont les procureurs et les forces de l’ordre peuvent mieux utiliser les preuves numériques afin de réduire la dépendance à l’égard du témoignage des victimes. Avant de rejoindre le Centre, James a travaillé pour une organisation à but non lucratif à Ottawa, pour la Ville de Toronto et en tant que conseiller principal du ministre de l’éducation de l’Ontario. Il est également maire adjoint de sa municipalité.

Kelly Howe (Senior Manager – Ministère du travail, de l’immigration, de la formation et des compétences) : Kelly est responsable de l’unité divisionnaire de renseignement (DIU). La DIU est une équipe spécialisée du ministère qui a été créée pour soutenir les efforts de lutte contre le trafic de main-d’œuvre à l’échelle provinciale. Cette équipe se concentre sur la détection et l’investigation des pratiques d’exploitation du travail et des activités de trafic de main-d’œuvre. Le DIU travaille en étroite collaboration avec les cliniques juridiques, les groupes de défense, les associations industrielles, les consulats, les agences d’aide aux travailleurs et aux nouveaux arrivants, la police, les autres agences chargées de l’application de la loi et la communauté réglementaire au sens large sur les questions liées à l’exploitation et au trafic de main-d’œuvre.

Jovana Blagovcanin (Responsable de la lutte contre la traite des personnes – FCJ Refugee Centre) : Jovana est responsable de la lutte contre la traite des personnes au FCJ Refugee Centre et coordinatrice du Toronto Counter Human Trafficking Network. Dans le cadre du programme de lutte contre la traite des personnes et des travailleurs migrants mobiles, Jovana soutient les migrants à statut précaire qui ont été victimes d’abus sur leur lieu de travail ou d’exploitation sous forme de trafic de main-d’œuvre ou de trafic sexuel. Jovana continue de participer aux efforts de sensibilisation par l’intermédiaire du Toronto Counter Human Trafficking Network, du Conseil canadien pour les réfugiés et d’autres comités impliqués dans les campagnes de défense des droits des travailleurs migrants.